« Pour moi, advienne cette extravagance, il y a beau temps que vous vous seriez détruit. Car, à tout prendre, mieux vaut mourir d’intempérance que d’ennui ! »
« Tout État a un ennemi principal : sa propre population. Si le climat politique commence à se détériorer dans votre propre pays et que la population commence à devenir active, toutes sortes de choses horribles peuvent arriver ; il faut donc que vous fassiez en sorte que la population reste calme, obéissante et passive. Et un conflit international est un des meilleurs moyens pour y arriver : s’il y a un dangereux ennemi dans les environs, les gens vont abandonner leurs droits, parce qu’ils doivent survivre. »
« J’ai vu des rangées de têtes en lignes de fuite sur lesquelles jouaient des émotions floues comme la lumière d’un feu lointain. La désespérance placide de l’âge adulte. Le regret complexe. Une ou deux, les plus vivantes, avaient meilleure mine à leur manière sans objet. Beaucoup d’autres paraissaient aussi absentes que les visages sur les pièces de monnaie. »
« Un vent de révolte soufflait sur le village. Un sentiment profond de justice avait été touché en eux ; et ces gens doux, résignés et passifs, imperméables aux raisons de la politique et aux théories des partis, sentaient renaître en eux l’âme des brigands. Les explosions violentes et éphémères de ces hommes opprimés sont toujours ainsi ; un motif humain fait remonter à la surface un ressentiment profond et ancien ; on met le feu aux baraques de la douane et aux casernes des gendarmes ; on égorge les seigneurs ; une férocité espagnole et une liberté atroce et sanglante règnent pour un moment. Après quoi ils vont en prison, indifférents, comme qui aurait assouvi, en un instant, une attente séculaire. »
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Citations et extraits : Léo Ferré, Peter Sinfield (King Crimson), Vladimir Maïakovski, Noam Chomsky, William S. Burroughs, David Foster Wallace, Friedrich Nietzsche, Carlo Levi.