Zonards des grands Z'espaces
Le texte qui suit date de 2015, il est librement inspiré de « L’Orgie parisienne ou Paris se repeuple » que Rimbaud avait écrit quelques jours seulement après l’écrasement de la Commune de Paris en Mai 1871. Le morceau pour lequel je l’avais écrit a été joué plusieurs fois en live avec La Dernière Mesure mais n’a jamais été enregistré…
Le combat continue, on ne les laissera jamais tranquilles !
Ils réinvestissent les salons dans les palaces du centre
Seuls ceux qui montrent pattes blanches entrent dans leurs antres
Sous la Colonne Vendôme, le vieux monde riche festoie
Chante au rétablissement de l’ordre et de la loi
Plus une voix qui ne s’élève, c’est un 14-Juillet
C’est une victoire française acquise par les Versaillais
Le luxe dégouline des vitrines des grands boulevards
Les grandes dames ont remis, sans peur, leurs robes des grands soirs
C’est un monde sinistre et froid qui s’ouvre devant moi
Je me promène dans ma ville que je ne reconnais pas
Dans la rue, un revendeur au marché noir me propose
Des billets pour la pendaison publique, l’apothéose
De la victoire du roi, revenu au sommet de l’état
Dans une élection sans compétition, ni débat
On les voit parader là-haut dans les palais
Ils ne se doutent pas que pour les gens d’en bas, la guerre n’est pas terminée
La bourgeoisie parade devant les vitrines refaites
Tout a été fait pour oublier rapidement la tempête
Sociale, qui a déboulonné quelques statues
Renversé quelques prophètes et fait fuir les jamais-vaincus
Qui n’en finiront jamais de se cacher derrière la répression
Pour reprendre leur petit pouvoir et leurs possessions
Et l’attaque fut ciblée, on ne déplore dans les cimetières
Que des fils et filles de pauvres, des indigents, des prolétaires
C’est l’orgie maintenant, on fête le sang impur
Qui a coulé sur le mur des fédérés et qui coulera encore
Les ordures ont dégorgées la rue, tout a été repeint
Les fêtes mondaines s’éternisent dans les appartements haussmanniens
Ils ne se doutent de rien, comme si ils étaient éternels
Comme si couper la tête d’untel tuait aussi ses soutiens
Ils souhaitent se sentir immortels, dormir reposés
Mais une menace latente, pesante, ne cessent de les hanter
Des pochoirs de toiles de Gustave Courbet ont repeint
Le boulevard qui mène au palais du nouveau Pétain
La garde est sur le qui-vive, les actes de vandalismes ont redoublés
Contre toute attente quelque chose continue de bouger
On dit que Rimbaud est revenu du désert
Et que des dizaines de petits Caserio veulent imiter leur arrière-
Arrière-grand-père, ce n’est peut-être qu’une rumeur
Mais pour les pontes la menace semble s’approcher d’heure en heure
L’édifice se lézarde, les grands bourgeois ont fermé
Les volets et intimé au shérif terrifié
De faire bloc de tout son poids, de protéger la cité
Fastueuse dont ils se sont crus les rois pendant des années
La rumeur a enflé, la menace est palpable dans l’air
C’est pire que ce qu’ils pensaient, ça semble révolutionnaire
Sortez l’arsenal sécuritaire pour tenter de vous rassurer
Mais ce n’est qu’une question de temps et au fond de vous, vous le savez
quel dommage qu’il n’y ait pas de trace sonore, je ne me rappelle pas l’avoir entendu dans un des concerts de « la dernière mesure » et pourtant j’ai assisté à quelques uns mais bon Manu les vioks ont « la mémoire qui flanche »; « m’enfin! » koi!
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Héhé ! Je ne sais pas si tu as eu l’occasion de l’entendre… Moi-même je ne suis plus très sûr qu’on l’ait joué à Boucagny la dernière fois !
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Ouf ! J’ai eu peur sur les deux premières strophes. Zé mé souis dit : vision doreur prémonitoire ?
Mais non!! ouf ! ouf ! ouf ! y ‘avait la troisième. Zé respire. Zouli !
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