Zonards des grands Z'espaces
19 – 24 juillet 2021
On nous avait prévenus que Split était une ville très touristique mais, après Rijeka et Zadar qui avaient été plutôt tranquilles à ce niveau-là, on s’est dit qu’on était peut-être tombés sur une année calme, ce qui n’était pas impossible étant donné la « crise sanitaire » en cours, mais on s’est vite aperçu que ce n’était pas le cas.
Niveau tourisme, Split n’a en effet rien à voir avec les deux villes précédentes. Sur l’échelle de la fréquentation touristique (que j’invente pour l’occasion), elle approche plutôt dangereusement du niveau « Venise », c’est à dire de la valeur maximale. Du coup, une des premières choses à faire en arrivant, c’est de repérer les coins à touristes, et de ne pas y aller !
Dans le Palais de Dioclétien par exemple, l’immense demeure impériale construite au tout début du IVème siècle et composée de plus de deux cents bâtiments (une vraie « ville dans la ville »), il est à peu près impossible de se déplacer normalement au mois de juillet, on se retrouve immanquablement bloqués au milieu d’un flot de touristes, tous serrés les uns contre les autres, dans des allées délimitées de chaque côté par des stands de camelotes en tous genres. Emporté malgré soi par la foule, on avance et finit par tomber nez à nez avec des types déguisés en Romains prenant des selfies avec les vacanciers et donnant un côté « Parc Astérix » à tout ça.
Le reste du centre-ville est du même style, beaucoup de monde et beaucoup d’artifices, difficile de vraiment s’y sentir bien quoique plein de gens semblent adorer ça. Après un ou deux jours à nous perdre régulièrement dans le quartier, nous avons appris à le contourner et l’avons surnommé « l’enfer », mais avouons ici qu’il s’agit d’un enfer plutôt classe…
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Un touriste qui ne veut pas croiser d’autres touristes se rend vite compte d’une chose : tous les touristes vont au même endroit. Il est donc tout à fait possible, même à Split, de trouver des coins tranquilles et préservés, il faut juste chercher un peu.
Une des choses à faire, c’est de contourner le Palais et le centre-ville et d’aller se perdre dans le park-šuma Marjan (parc forestier Marjan), en haut de la colline du même nom. Une fois là, on peut faire une longue randonnée ou bien pique-niquer à l’ombre des pins, on peut aussi monter jusqu’au plus haut sommet du parc, le pic Telegrin, pour y apprécier la vue panoramique sur la ville et la mer, ou redescendre la colline par le Nord et profiter des petites plages sauvages perdues ici et là dans un décor absolument sublime, entre mer, montagne et forêt. Pas loin, le Kavana Procaffe et les alentours du port valent aussi le détour…
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Nous sommes restés cinq jours à Split en nous logeant dans deux lieux différents : un internat reconverti en hostel pour l’été et l’auberge de jeunesse la moins chère de la ville. Nous avons visité le Musée des beaux-arts (Galerija umjetnina Split) et le Musée ethnographique (Etnografski muzej Split), tous les deux très intéressants. Plus tard, dans un bar-restaurant, nous avons assisté au concert loufoque d’un trompettiste qui jouait sur une bande-son tandis que des clips des années 80 défilaient sur un écran derrière lui. Une autre nuit, nous avons bu des Karlovačko et des Ožujsko (les deux bières de base en Croatie) en regardant les gens bien sapés se rendre en soirée par la zlatna vrata (porte d’or) du Palais et nous avons aussi été dans un bar cool, le Senna, pour assister à un match de l’Hajduk Split, le principal club de foot de la ville.
L’Hajduk a eu ses heures de gloire, comme en atteste les innombrables graffitis qui lui sont dédiés dans toute la ville – la ferveur autour de ce club est assez dingue – mais il n’a plus remporté de trophée majeur depuis longtemps et il ne disputait ce soir-là qu’un modeste barrage de qualification pour la Ligue Europa Conférence contre une équipe kazakhe, un barrage qu’il a d’ailleurs perdu au match retour !
Bref, tout ce que l’on avait entendu sur Split était vrai : c’est une cité magnifique bâtie dans un lieu idyllique, mais c’est aussi une ville qui prend parfois des allures de parc d’attraction à cause de sa surfréquentation touristique. Par contre, un peu comme pour Zadar et sa passerelle Gradski, il n’y a en vérité qu’une partie de la ville qui soit toute entière dédiée au tourisme, le reste de Split est relativement préservé.
Mais au final, cette plongée dans le « surtourisme » nous aura convaincu de ne pas continuer sur la côte dalmate, car la ville qui aurait logiquement suivie était Dubrovnik, et qu’on nous avait dit que c’était encore pire ! Nous avons donc décidé d’aller nous perdre quelque part où il n’y aurait pas grand monde, dans une petite ville beaucoup, beaucoup moins connue…
La suite dans l’épisode 4.
Magnifique!
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Merci !
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