• Erdenet / Эрдэнэт

    Erdenet (Эрдэнэт), au Nord de la Mongolie, est la troisième ville la plus peuplée du pays avec environ 90 000 habitants (derrière Oulan-Bator, 1 380 000 et Darkhan, 180 000 habitants). Peu touristique, elle vaut pourtant qu’on y passe quelques jours tant pour y découvrir ses alentours aux paysages boisés – qui tranchent radicalement avec le reste de la Mongolie – que pour y flâner entre les monuments soviétiques, les portraits de Lénine et Marx sur les immeubles et l’ immense statue de Bouddha qui surplombe la ville. La proximité avec la Russie explique les nombreuses références à l’URSS qu’on trouve à Erdenet, la ville n’a même été fondée qu’en 1974 pour l’exploitation d’une mine de cuivre (la quatrième plus importante du monde) qui employait presque autant de russes que de mongols. Non loin du Bouddha (qui n’a, lui, été érigé qu’après le départ des soviétiques) on peut trouver le monument de l’amitié russo-mongol. Le bouddhisme ou le Soviet, choisis ton camp camarade!

    Monument de l'amitié russo-mongol
    Monument de l’amitié russo-mongol
    Statue du Bouddha
    Statue du Bouddha

    On est arrivés à Erdenet par le train de nuit (en provenance d’UB), la gare ferroviaire est à quelques kilomètres du centre-ville mais dès que vous poserez le pied sur les quais, des dizaines de taximen se proposeront pour vous emmener en ville, si je me souviens bien on s’en est tirés pour 5 000T (ou était-ce 10 000T ? Dans tous les cas ça fait moins de 2E – ou moins de 4E – pour deux). Pour le retour, on a pris le bus (retour à UB), la gare routière est un peu excentrée mais facile à trouver et pas bien loin du centre, repérez les immeubles Marx et Lénine et vous la trouverez ! Il y a plusieurs bus par jour qui partent pour la capitale, c’est assez facile de s’y retrouver, ensuite il faut aller prendre son ticket dans un petit bureau du grand immeuble juste à côté. L’aller-retour ne coûte pas bien cher mais je ne me rappelle plus combien et on n’a rien noté, en bons imprévoyants nous n’avons rien budgété!

    MarxLénine

    Des hôtels? On n’en a fait qu’un, on l’a trouvé en arrivant après en avoir vu deux, trois autres, c’était le moins cher proposant des chambres avec salle de bain. On a donc pris trois nuits au Сонор Хайрхан, la chambre était immense avec deux lits doubles et une grande salle d’eau, on aurait pu y loger à quatre sans problème. On a payé un total de 81 000T (30E) pour deux. A ce prix là, ne vous attendez pas au grand luxe, les piaules sont assez vétustes et la vue est imprenable, pas de petit déjeuner non plus mais une bouilloire dans les chambres ce qui s’avère extrêmement pratique. Les réceptionnistes passent de l’accueil au coiffeur qui se situent dans le hall (allez comprendre) et sont toujours souriantes et super classes!

    Sonor
    De notre hôtel, une vue bucolique sur Erdenet

    Dénicher des restaurants et des bars à Erdenet n’est pas chose aisée, on y a été un week-end et le seul pub animé le soir qu’on ait trouvé est le Art (Арт) Lounge sur l’avenue principale à l’Est de la ville. Niveau restaurant il y a plus de choix, Eternal Springs est un mini-resto sympa qui propose des sandwichs et des soupes, c’est intimiste, calme et vous pouvez manger végétarien, une occasion rare en Mongolie! Le Modern Nomads (presque en face de Eternal Springs) nous a plutôt déçu et le dernier soir nous avons testés le Khan Buuz (Хаан бууз), une chaîne très répandu en Mongolie, quelque part entre le fast-food et le Flunch, proposant toutes sortes de plats vraiment pas chers, pas de la grande nourriture mais ça passe.

    Un truc à voir, c’est l’improbable parc d’attraction au Sud de la ville. L’entrée est libre et c’est bien heureux car c’est presque à l’abandon. Les parents y promènent leurs enfants et il arrive que certains des manèges fonctionnent de temps en temps, les statues déglinguées de faux personnages Disney valent vraiment le détour!

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    Mickey à Erdenet
    Mickey, peut-être…
    Unhappy Feet
    Unhappy Feet

    Erdenet est cernée par les collines tout autour de la ville, il y a de nombreux spots pour randonner. Pour notre part, nous sommes allés au Nord-Est, derrière la Statue de Bouddha. Passé une première colline bien abrupte, on a une vue splendide sur l’ensemble de la ville et sur la mine de cuivre, ensuite on peut continuer vers le Nord et s’enfoncer dans la forêt, ça vaut vraiment la peine et, pour le coup, on a plus l’impression d’être dans la taïga que dans la steppe!

    Notre passage à Erdenet aura duré trois jours et trois nuits, un séjour sympa dans une ville plutôt calme mais où rien ne manque. Tous les gens qu’on a rencontré étaient accueillant et aidant et nous saluons Batarkhuu, ouvrier à la mine de cuivre, avec qui nous avons passés une heure à discuter en anglais approximatif dans un parc à l’entrée de la ville le jour de notre arrivée.

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    La mine de cuivre d’Erdenet
    Erdenet 1974
    ERDENET 1974 (création de la ville)

    « Tous les prolos de la planète / de Liverpool à Erdenet… »

     

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  • Pourquoi Sainshand? (#1)

    Sainshand (aussi écrit Saïnshand, Saynshand ou Сайншанд) a sûrement été une des étapes les plus improbables de notre voyage, un bled dont tous les blogs de voyage et autres guides de Mongolie disent qu’il ne présente aucun intérêt si ce n’est celui d’aller y prendre les « navettes » pour le Khamaryn Khiid (monastère) et le « centre d’énergie » de Shambhala. D’ailleurs, dans un premier temps, c’est un peu pour ça qu’on y est allés.

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    Sainshand (« bon étang ») est une petite ville (environ 30 000 habitants) perdue dans le désert de Gobi, non loin de la frontière chinoise. Il y a plusieurs dizaines d’années, le pouvoir communiste (la Mongolie a été un pays-satellite de l’URSS) a voulu en faire un grand pôle industriel, mais à ce qu’on a vu ça n’a que moyennement marché… Plusieurs lotissements de yourtes autour du centre-ville, quelques grands immeubles façon soviétique dans le quartier de la gare, une poignée de restos et d’hôtels (cheaps pour la plupart), deux petits musées, quelques parcs, une route, et tout autour le désert.

    Pour rallier Sainshand, il faut compter une bonne demi-journée de train depuis Oulan-Bator, ce fut pour nous l’occasion de constater une nouvelle fois que ces vieux trains-couchettes sont vraiment géniaux, que les enfants sont en supériorité numérique dans ce pays et que les mongols n’aiment définitivement pas le café (lors d’un échange thé/café avec notre voisine d’en face).

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    L’arrivée à Sainshand est déroutante avouons-le, la gare est à deux bonnes bornes du centre-ville et du coup il n’y a vraiment pas grand-chose dans ce coin. Les inévitables taximen mongols se proposeront pour vous déposer dans le centre pour 2000, 1000 voir 500 tugriks, bien moins d’un euro… Nous, on s’est presque fait poursuivre par l’un d’eux dont le but était de nous amener dès le lendemain au monastère. On s’est expliqué avec lui mais sans grand succès et le lendemain matin il a débarqué à l’’hôtel, a trouvé notre chambre et nous a tiré du lit après avoir essayé d’ouvrir la porte! Ça nous a pas mal surpris (et énervé), on a compris plus tard que cette pratique étrange (ouvrir les portes des chambres d’hôtels) était assez courante à Sainshand…

    Nous sommes peut-être les seuls touristes à être restés plus de vingt-quatre heures (quatre jours, en fait) à Sainshand sans aller visiter les merveilleux sites touristiques sus-nommés… Non, au lieu de ça on a zoné en ville, squatté une chambre d’hôtel sans eau chaude, mangé n’importe quoi et rencontré des gamins pas farouches et des vieux alcoolos. Je sais pas si c’est le soleil qui nous a tapé sur la tête mais franchement on a adoré cette ville et on y a vécu un paquet d’histoires… surprenantes!

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  • Bienvenue à Sainshand (#2)

    On est arrivés le 5 Juin au soir à Sainshand, vu qu’il commençait à faire nuit et qu’on ne savait pas du tout où aller, on a pris un des premiers hôtels qu’on a trouvé, le Цэцэн-Хан. On a pris la chambre la moins chère et elle était assez fantastique : deux lits simples qui grinçaient, une télé d’un autre âge, quelques meubles en bois qui ne tenaient encore debout que par l’opération du Saint-Gengis, pas de douche mais malgré tout une espèce de trou d’évacuation d’eau plein de mégots de cigarettes dans le carrelage de la salle de bain… La femme à l’accueil a été tour à tour super gentille et exécrable, ce qui est une qualité qu’on a souvent retrouvé chez les mongols, ils ne se prennent pas la tête à faire semblant et s’ils sont de mauvaise humeur tu vas le savoir tout de suite!

    Il était tard et tout était fermé, heureusement il y avait une espèce d’épicerie juste en bas de l’hôtel, bon dedans il n’y avait quasiment rien mais on a quand même pu choper deux bières et de quoi survivre jusqu’au lendemain.

    (Vue depuis notre hôtel)

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    Le matin du 6 Juin, après avoir été sortis du lit par le taximan de l’épisode précédent, on boucle nos sacs et on va se chercher un autre hôtel. On n’ira pas bien loin, de l’autre côté de la route en fait, au Shand Plaza Hotel. Un petit peu plus cher, beaucoup moins glauque mais toujours aussi cheap, il nous a fallu un moment pour nous faire comprendre à l’accueil, il faut dire qu’il semble se passer un tas de trucs dans le hall de cet hôtel, on n’a pas compris quoi mais il y avait toujours du monde qui squattait. On a pris trois nuits, pas d’eau chaude mais une douche futuriste, une sorte de capsule avec de l’eau qui sort de sur les côtés… On ressort rapidement et on tombe sur une espèce de meeting juste en face de l’hôtel, on apprendra le soir même à la télé que c’était le meeting d’un des candidats à la Présidentielle, car oui nous sommes en pleine période électorale !

    Il y a des choses simples, très simples chez nous, dont on ne peut pas se douter qu’elles deviennent hyper compliquées à l’autre bout du monde, parmi ces choses : prendre un café. Prendre un café à Sainshand, Dornogovi, Mongolie, est parfaitement impossible. Vous trouverez plusieurs enseignes « кофе » (café) mais vous n’en trouverez pas à l’intérieur. C’est comme ça. Pour les restos on a bien galéré aussi, surtout ce premier jour en fait, il faut savoir que les restaurants sont bien cachés et se trouvent souvent à l’étage d’épiceries où il faut oser entrer et demander le ресторан (« restoran » – c’est le terme russe mais vous serez compris et c’est plus simple que зоогийн газар par exemple). On a fini au Sydney qu’on peut difficilement vous conseiller, on était les seuls clients, l’ambiance était pesante et malgré un menu bien fourni il n’y avait que deux plats disponibles, on a pris des tsuivans.

    On a passé une bonne partie de notre journée à marcher et voir ce qu’on pourrait faire ici, on était les seuls étrangers (les seuls « blancs » comme disent les Occidentaux, oubliant bizarrement que les mongols sont aussi blancs qu’eux) et ça étonnait pas mal de monde de nous voir là ! Alors qu’on était revenus se poser un peu dans notre chambre d’hôtel, la porte s’est ouverte et un vieux qui voulait montrer à un autre à quoi ressemble les chambres le lui a montré sur le pas de la porte, tranquille, après ça on s’est dit qu’il fallait vraiment qu’on ferme à clef… Le soir, on passe au Nomin (Номин, grosse chaîne de supermarchés en Mongolie), on s’achète de quoi becter et de la vodka et on retourne dans notre piaule avec la sensation d’avoir passé une journée bien étrange…

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