Les images et les sons de cet article ont été captés à Prilep (Прилеп) et Bitola (Битола), en Macédoine du Nord. Je suis resté à Prilep du 9 au 12 et à Bitola du 12 au 15. J’ai adoré Prilep, magnifique petite cité cernée de montagnes et de hameaux, située à 130 kilomètres au sud de Skopje. J’ai en revanche beaucoup moins apprécié Bitola, la deuxième ville la plus peuplée du pays, dans laquelle rien ne s’est passé comme prévu…
Octobre en Pélagonie :
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Quelques photos de ma randonnée jusqu’aux « tours de Marko » (Markovi kuli), dans les hauteurs de Prilep. C’était sublime, ça m’a carrément rappelé la Mongolie :
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D’autres images de Prilep :
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Mes photos de Bitola ne sont pas très objectives… N’ayant pas beaucoup aimé le centre-ville, j’ai préféré traîner dans le quartier à moitié délabré qui se trouvait non loin de mon hébergement. En grand fan d’usines désaffectées et de maisons qui s’écroulent, c’est devenu mon coin préféré et j’y ai pris pas mal de photos mais, soyons honnêtes, la ville ne ressemble quand même pas à ça :
6 – 9 octobre / 19 – 21 octobre 2022 (kilomètre 4528)
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De 1945 à 1991, la Macédoine a été une des six républiques de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. Le 8 septembre 1991, peu de temps après la Slovénie et la Croatie, elle proclame son indépendance sans que cela n’entraine de conflit avec l’Armée fédérale. Pour la Macédoine, le conflit sera plutôt diplomatique puisque la Grèce refusera dès le début que le nouveau pays prenne le nom de République de Macédoine, la Macédoine étant aussi une région de Grèce. Par conséquent, de 1993 à 2019, la Macédoine s’appellera officiellement FYROM (Former Yugoslav Republic Of Macedonia) ou ARYM en français (Ancienne République Yougoslave de Macédoine). En 2019, les deux pays trouvent enfin un accord et la Macédoine indépendante devient la Macédoine du Nord.
L’alphabet macédonien est un dérivé du cyrillique, les deux se ressemblent beaucoup mais il y a quelques différences. Les langues officielles du pays sont le macédonien et l’albanais. Le macédonien étant assez proche du serbo-croate, je n’étais pas trop perdu…
Pour arriver à Skopje, capitale de la Macédoine du Nord, j’ai pris un premier bus Zagreb – Belgrade, puis un autre Belgrade – Skopje, soit environ 820 kilomètres, ce qui m’a pris la journée. J’y suis d’abord resté trois jours, puis j’ai fait un petit « tour de Macédoine » avant de repasser deux jours dans la capitale. C’est une drôle de ville. Entre 2010 et 2014, une folie s’est emparée des dirigeants du pays et Skopje a été recouverte de statues monumentales représentant des personnages historiques, des figures mythologiques, mais aussi de simples comédiens ou chanteurs du XXe siècle. Il y en a partout, je n’avais jamais vu un truc pareil. Épargné, le « vieux bazar de Skopje » garde, lui, tout son charme, mais quel contraste !
Parmi toutes ces statues, la plus imposante est évidemment celle d’Alexandre le Grand, située au beau milieu de la Place de Macédoine. Sur une colonne de 10 mètres de hauteur, un Alexandre de bronze de plus de 14 mètres surplombe, sur son cheval, toute l’esplanade. À ses pieds, 8 soldats et 8 lions (en bronze aussi), de respectivement 3 et 2,50 mètres, protègent le conquérant. Une belle troupe antique, donc, désormais figée au centre d’une fontaine composée de plusieurs dizaines de jets d’eau que je me suis amusé à enregistrer. Voici donc un extrait de 10 minutes du grand ballet des eaux de la Fontaine Alexandre le Grand à Skopje, le 8 octobre 2022 :
Lorsque je suis arrivé à Zagreb, je voyageais depuis déjà presque deux mois mais je n’avais toujours aucune envie de rentrer ! J’ai alors décidé de faire une « vraie » pause dans cette ville, histoire de souffler un peu, d’expédier les affaires courantes et de faire mes plans pour la suite. Je suis resté dix jours à Zagreb, et il m’est arrivé tellement de choses que je n’ai pas du tout eu le temps de me reposer… Evidemment.
Lors du tri de mes (très) nombreux enregistrements de voyage, je me suis aperçu que l’un d’entre eux ne contenait aucune information quant au moment de sa captation (normalement, le nom du fichier indique par défaut la date et l’heure de l’enregistrement). J’ai écouté la bande et je suis tombé sur quelque chose d’extrêmement bizarre que je ne me rappelais pas du tout avoir enregistré ! Après enquête, je suis arrivé à la conclusion que j’avais sûrement chopé ça à Zagreb, un soir en laissant traîner mon enregistreur… quelque part.
L’étrangeté de l’enregistrement m’a donné envie de bosser dessus. On y entend un chanteur d’opéra, la radio, des voix, des trucs qui tombent… J’ai découpé la bande et l’ai mêlé à d’autres field recordings captés eux aussi dans la capitale croate. Ça a donné Basement Radio. J’aurais aimé avoir une meilleure qualité sonore pour tenter un truc comme ça mais bon, ça m’a donné des idées pour la suite !