

















« Il y a plus de façons de se sortir de ce labyrinthe que tu ne le crois. »


















« Il y a plus de façons de se sortir de ce labyrinthe que tu ne le crois. »
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18 Mai 2017
Cette nuit il y a eu un vent de malade, j’ai entendu Tumuruu et Naraa se lever plusieurs fois et sortir, sûrement pour mettre des trucs à l’abri. Dans la matinée, ça ne s’arrange pas vraiment mais il nous faut entamer notre marche et on part vers 11H, les visages complètement couverts par nos écharpes, nos capuches et nos lunettes de soleil, le minimum nécessaire au vu du vent qu’il y a et de la poussière qu’il trimballe.
On commence à marcher et le brave chien de Tumuruu, ou en tout cas le chien qui traînait autour de la yourte, se met à nous suivre. Bendé appelle donc Tumuruu qui lui dit de ne pas s’en faire, qu’il reviendra par lui-même, on ne le sait pas encore mais le clébard va nous suivre jusqu’au bout de notre périple, trois jours plus tard, et va nous causer pas mal de soucis! On continue donc notre marche à quatre, Bendé, Malka, moi et le « chien de Tumuruu » à travers la vallée d’Ulziit (Өлзийт), et bien entendu on en prend plein les yeux. On se tape vingt kilomètres vent de face, quatre heures de marche avec juste une courte pause pour becter un truc, nos petites bouteilles en plastique et ma gourde remplies d’eau chaude, la seule eau buvable dans les steppes mongoles… Un périple aussi épuisant que kiffant!
On arrive à bon port dans l’après-midi, on rentre dans une yourte, un vieux (plus ou moins) dort étalé par terre. La jeune maman nous accueille, on rencontre aussi sa petite fille, trop mignonne. On nous installe dans la yourte d’hôtes pour qu’on s’y repose un peu et pour le coup on n’est pas contre! Plus tard, le « vieux » vient nous y retrouver, il est trop sympa et veut à tout prix communiquer avec nous, on arrive à se comprendre sur quelques trucs grâce à notre manuel, on se marre bien, notamment au moment de comparer nos paires de jumelles, les siennes sont dix fois plus puissantes! On rencontre le papa de la petite et on voit aussi quelques autres membres de la famille. À un moment, le vieux me propose de monter à l’arrière de sa vieille Mustang et on va ramener le bétail en mode cow-boy à moto. En revenant je lui dis « goyo », qui veut dire un truc comme « super », ça le fait bien marrer! Le soir on mange dans notre yourte et la petite, trop timide mais aussi trop curieuse, mange sa part à la porte en nous regardant… Plus tard on aide vaguement à rentrer le bétail – on court comme des malades derrière des moutons débiles serait plus correct – et puis on va se poser un moment dans la yourte familiale. Je ne sais pas trop quelle heure il est quand on retrouve notre yourte, mais on n’a pas fait long feu.



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19 Mai 2017
Je me lève avant Malka et après avoir pris un thé dans la yourte familiale, le père me propose un tour en moto. On part donc pour près d’une heure dans les steppes, on rapproche les troupeaux qui se sont éloignés et du coup on se retrouve à rouler en Mustang, cheveux au vent (les casques n’existent pas ici ), avec une dizaine de chevaux qui courent à côté de nous, un truc de dingue… On s’arrête prendre un thé dans une autre famille, je cours attraper une chevrette égarée, on repart puis le daron me demande de récupérer un énorme tonneau en plastique qui traîne là. Je me retrouve en putain d’équilibre précaire à l’arrière de la moto, une chèvre dans une main, un tonneau dans l’autre! De retour à la yourte, on ne tarde pas à dire au revoir à la famille et on s’arrache pour notre deuxième jour de marche.
Aujourd’hui on part pour une petite dizaine de kilomètre, à la cool, d’autant qu’il n’y a plus de vent comme hier. À un moment, on est rejoint par un troupeau de chevaux qui nous suit sur une ou deux bornes, la classe! On marche peut-être deux heures et, à notre grande surprise, on se retrouve au niveau de la deuxième tortue de pierre de Kharkhorin, ce qui montre à quel point Karakorum devait être étendu à l’époque. C’est là qu’on décide de faire notre pause repas, et un mouton égaré passant par là se joint à nous… Après ça on arrive rapidement dans l’autre famille, ils sont quatre, et ils sont extras! Il y a trois enfants, une minus trop marrante et deux jeunes de dix et quatorze ans. Celui de dix piges, Osokh, n’arrête pas de nous tchatcher, de nous montrer des trucs, de nous aider pour tout et n’importe quoi et de nous poser des questions, on devient pote en moins de deux! La maman est toute jeune et toute relaxe et, d’après ce qu’on a compris, le père taffe sur Ulaanbaatar. Je ne suis pas totalement dedans au début, trop fatigué pour communiquer, avec comme l’impression d’avoir utilisé tout mon quota de sociabilité ces derniers jours, heureusement l’ambiance va être tellement super que je reprendrai rapidement la forme, et quand on reparlera de cette famille plus tard dans notre voyage, on dira « la happy family »!
Il faut dire aussi que leur yourte est installée dans le lieu le plus idyllique du monde : montagnes rocheuses, rivière, verdure, avec des chevaux, des yaks, des vaches qui paissent là… Dans la soirée, on trait les chèvres avec les minots qui sont tout contents de nous montrer comment on fait, on se marre bien! À un moment, le « chien de Tumuruu » est à deux doigts de se faire tuer par les clébards de la famille, ce qui ne l’empêche pas de rester, pire, maintenant il se cache derrière nous quand il se sent menacé par d’autres chiens! À 20H à peine, on est déjà complètement mort, on squatte la yourte avec tout la famille, sept là-dedans, on mange tous ensemble et on rigole toute la soirée, c’est la première fois qu’on se sent aussi à l’aise dans une famille depuis le début de notre voyage. On sort nos cahiers, les deux jeunes écrivent et dessinent dedans et, quand ils y voient l’hymne mongol (car oui, en Mongolie, on trouve l’hymne national sur certains cahiers d’école…), ils se mettent à nous le chanter la main sur le cœur! On se couche à 22H je crois, mais on est complètement rincé et on s’écroule en deux secondes.







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