6 – 9 novembre 2022 (kilomètre 6286, kilomètre 6769)
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Puisque j’étais repassé par Zadar, pourquoi ne pas repasser aussi par Rijeka, la ville qui m’avait ouvert la porte des Balkans en 2021 ? Je finissais ainsi mon long voyage de 2022 là où avait commencé celui, plus court, de l’année précédente. L’étape qui suivrait, Milan, ne serait qu’un court arrêt pour ne pas avoir à faire le trajet d’une traite et rester plus de 20 heures d’affilée dans le bus…
Je n’ai pas grand chose à dire de ces derniers jours de voyage, ils sentaient vraiment la fin et, d’une certaine manière, je n’étais déjà plus vraiment « dedans ». Je n’aime pas les fins de voyages.
En attendant le tout dernier article, dans lequel je ferai un petit bilan de ce long périple, voici un ultime enregistrement de terrain et quelques photos de Rijeka, encore une superbe ville.
Je suis arrivé à Šibenik, sur les bords de la Mer Adriatique, le 1er novembre, alors que la saison touristique était complétement terminée et que mon périple touchait à sa fin. C’était il y a plus d’un an maintenant… Il faisait encore beau et j’ai passé trois jours plutôt cools et calmes dans cette jolie ville. J’en étais à trois mois de voyage et, si j’ai largement profité de mon petit séjour ici, j’étais rassasié et moins en recherche d’aventures.
Le matin du 4, j’ai pris un dernier café à la Guesthouse Berlin et quand j’ai dit au patron que je partais pour Budva, il m’a répondu quelque chose comme : « Budva not good, too much money ». Mais c’était déjà trop tard et j’ai pris mon bus pour la « Saint-Tropez de l’Adriatique », un surnom dont je n’ai eu connaissance qu’une fois sur place, pensez donc…
Donc en gros Budva c’est deux fois plus cher qu’ailleurs au Monténégro et c’est extrêmement m’as-tu-vu, pour ne pas dire « jet set-eux » (ou « jet set-ien » peut-être…). Au bout de quelques heures, je me suis demandé comment j’allais tenir deux jours ici. Objectivement, ça a été mon premier vrai raté en terme de destination, il n’y en aura que deux sur les… trente-deux villes où j’ai passé au moins une nuit durant ce voyage.
J’ai renoncé à aller à Kotor dont on m’avait dit que c’était la deuxième TRÈS touristique ville du Monténégro et j’ai filé à Herceg Novi le 6 septembre. Là, ce fut un bonheur, rien à voir avec ce que je venais de vivre cinquante kilomètres plus au sud…
J’ai passé trois jours à « Nouveau Château » (Herceg Novi), entre balade dans la vieille ville et sur le front de mer et repos dans la presque paradisiaque guesthouse où je créchais. J’ai aussi eu droit à une visite personnalisée du petit mais néanmoins excellent Musée Mikhail Bulgakov (auteur du phénoménal Le Maître et Marguerite) et j’ai découvert la « probablement plus petite librairie du monde », la Knjižara Mimoza, 3,80 m².
Il a fait une chaleur à crever jusqu’au matin de mon départ où un orage hallucinant a éclaté. La pluie a inondé les rues en quelques minutes et la température a chuté. J’ai dû me rendre à la gare routière sous une averse complétement dingue et marcher dans dix bons centimètres d’eau pour traverser certaines routes devenues ruisseaux. Arrivé à destination, je n’étais pas moins mouillé que si je venais de me jeter dans une piscine tout habillé. Je me suis changé dehors, dans la file des gens qui attendaient le bus, mais ça n’a pas servi à grand chose car toutes les affaires à l’intérieur de mon sac étaient mouillées aussi. Mon bus a eu plusieurs heures de retard et je ne suis arrivé qu’en fin de journée à Sarajevo, où j’avais encore plein de trucs à faire avant de pouvoir me poser.
Le lendemain, sans surprise, je me suis réveillé avec une bonne crève.