• Épisode 13 : Mostar, Bosnie-Herzégovine

    13 – 16 septembre 2022 (kilomètre 3283)

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    Peu de gens le savent par chez nous, mais la Bosnie-Herzégovine est une république fédérale composée de deux entités autonomes, la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et la République serbe de Bosnie, ainsi que d’un territoire neutre, le district de Brčko. On y élit trois présidents tous les quatre ans : un président bosniaque (musulman), un président serbe (orthodoxe) et un président croate (catholique). Ce découpage territorial et cette répartition des pouvoirs sont évidemment des conséquences de la guerre qui a meurtri le pays dans les années 90 et qu’il convenait de stopper à tout prix en essayant de contenter tout le monde.

    De l’avis de tous les concernés avec qui nous en avons discuté, il est plus que temps de revoir ce système dans lequel la corruption et le clientélisme règnent, mais comment faire dans un pays où les trois principales communautés vivent encore avec les blessures de la guerre qui les a déchirées ?

    En cela, Mostar est un véritable symbole de la Bosnie. Multiconfessionnelle et métissée depuis des siècles, elle a été convoitée par les trois armées qui se sont livrées bataille et a payé un tribut monstrueux à la guerre. Son mythique Stari Most (Vieux Pont), construit en 1565, a même été pilonné et détruit en 1993 par l’armée croate, avant d’être reconstruit à l’identique en 2004. Aujourd’hui, chaque communauté vit de son côté du pont…

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    De son immense croix catholique en haut de la colline à ses adhans (appels à la prière islamique) qui résonnent cinq fois par jour dans la cité (voir la bande-son) en passant par ses musées dans lesquels est encore célébré Tito, Mostar est une ville déroutante. Hérissée de bâtiments à moitié détruits ou constellés d’impacts de balles, elle est aussi régulièrement bondée de touristes s’entassant aux alentours du Vieux Pont. À la mesure d’une ville aussi complexe, nous y avons fait des rencontres exceptionnelles, ce qui allait s’avérer être le cas tout au long de notre séjour en Bosnie…

    Comme dans la plupart des villes à majorité musulmane de Bosnie, l’appel à la prière se fait entendre dans les rues de Mostar à intervalles réguliers. Cela fait partie du paysage sonore et, évidemment, quand on vient dans l’idée de faire des enregistrements, ses chants envoutants diffusés à fort volume dans toute la ville ne laissent pas indifférent ! C’est ainsi que plusieurs des field recordings consacrés à la Bosnie contiendront des extraits de adhans.

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  • Épisode 12 : Septembre Sarajevo

    9 – 13 septembre / 16 – 18 septembre 2022 (kilomètre 3158)

    J’ai fait trois passages à Sarajevo durant ce voyage, deux en septembre et un en octobre. Pour cet article, j’ai focalisé sur les deux premiers, qui ont été fait sur un court laps de temps à une période où je ne voyageais plus en solitaire mais en binôme.

    Au total, j’ai passé 10 jours dans la capitale de Bosnie-Herzégovine. C’est, avec Zagreb, la ville où j’ai passé le plus de temps durant ces « 100 jours dans les Balkans ».
    Sarajevo – je crois que n’importe qui y étant passé le dira – c’est avant tout une atmosphère. Une ambiance. Un truc dans l’air. Il est difficile d’expliquer ce qui est si prégnant et marquant dans cette ville mais cela doit être évidemment lié à son histoire, la récente mais aussi la plus lointaine…

    Bref, encore une fois, je n’ai pas trop les mots. J’essaierai de faire plus long pour l’article du troisième passage !

    Prochain épisode : Mostar

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  • Épisode 10 : Bar, Monténégro

    1 – 4 septembre 2022

    Après trois jours à Kragujevac, j’ai dû retourner une nuit à Belgrade pour y récupérer ma carte d’identité oubliée à l’auberge de jeunesse ! J’ai donc décidé de rallier le Monténégro depuis la capitale serbe via le train Tara, qui est le seul à relier Belgrade à Bar en journée. Le prix du voyage est dérisoire mais il ne faut pas être pressé : 12 heures (+ 2 autres de retard dans mon cas) pour 475 kilomètres.
    Voir Seat 61 – Belgrade to Bar pour plus d’informations sur ce trajet exceptionnel.

    Pour le reste, Bar a été une des plus belles étapes de tout mon voyage. Était-ce la mer retrouvée, le décor somptueux, l’improbable hôtel-bistrot-resto dans lequel j’ai créché, l’atmosphère en ville ou même, va savoir, le rakija ? En tout cas, ces trois jours sont passés comme une sorte de rêve éveillé.

    Et puisqu’il est toujours compliqué de raconter ses rêves, je me contenterai de publier quelques-unes des images et des sonorités que j’en ai ramené…

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